Pour partir du bon pied: L'auto-quantification en sport est-elle compatible avec le développement psychosocial ?
Mardi 13 octobre 2020 • 11h à 12h
L’auto-quantification en sport est-elle compatible avec le développement psychosocial ?
Discussion autour de l’utilisation des montres connectées et des applications de quantification de soi (Runkeeper, Strava, Fitbit, Apple Watch...)
Résumé :
Les champs des loisirs sportifs et des programmes de développement psychosocial par le sport et le plein-air connaissent actuellement un engouement important autour du développement des pratiques dites « d’auto-quantification ». Celles-ci consistent à ce que les personnes mesurent eux-mêmes l’évolution de leurs propres performances et de leurs variables biologiques (fréquence cardiaque, température corporelle, dépense calorique, etc.) ou mécaniques (vitesse instantanée, puissance développée, nombre de pas effectués, etc.) au moyen d’un dispositif numérique portatif (accéléromètres, montres et bracelets connectés, applications comme Runkeeper, ect.). Ainsi « l’auto-quantification » est une pratique qui vise la mise en chiffres de l’activité des personnes par eux-mêmes et pour eux-mêmes, en temps réel, via diverses technologies. Si plusieurs propositions pédagogiques insistent sur les effets bénéfiques de ces outils d’un point de vue éducatif dans une visée psychosociale, d’autres plus critiques, constatent que suite à une phase initiale d’engouement, les personnes témoigneraient d’attitudes de résistances voire de désengagement. Plusieurs usages dysfonctionnels de « l’auto-quantification » pourraient s’avérer néfastes au bien-être de l’utilisateur dès lors contraint de l’abandonner. En tant qu’enseignant d’EPS et sociologue, nous sommes conscients de ces dérives possibles mais aussi des potentialités éducatives de ces usages sur le plan psychosocial et nous proposons ici plusieurs pistes pédagogiques pour une utilisation profitable et critique dans nos divers programmes d’intervention.
Présentation
Brice Favier-Ambrosini est docteur (Ph.D) en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (STAPS) de l’université Paris-Est, spécialisé en sociologie du sport et de la santé. Il est par ailleurs chargé d’enseignements universitaires et enseignant d’EPS.